Bernalzboob

Tu n'es plus là Dans ce pot de fleur Cette espèce d'appartement où je vis Tu n'es pas là et moi non plus Alors je me demande Ira-t-on tous les deux au bois marcher Comme ça je me le dis Tous les deux dans le bois Tourner en rond autour de la vieille citadelle Fort de toujours combien faut-il De tes soldats tomber dans la forêt A force de tourner en rond

Un verre qui vibre de cristal C'est un verre que je fais vibrer avec mes doigts Ta voix n'est pas de cristal Elle vibre aussi Avec mes doigts je panse une à une ses dissonances

J’étais en train d’écrire un poème, dans le métro pas à la terrasse d’un café, quand j’ai su que tu allais arriver. Pressentiment saisissant sur la route de mon appartement : tu vas vouloir me blesser, bien plus que me blessent les pavés sous mes souliers. Ce soir devant la vaisselle, l’angoisse progresse, graduelle. Je te vois dans la rue, depuis ma chambre qui ne donne que sur une cour : tu cours. Je me retourne sans réfléchir, c’est toi qui rentre sans prévenir. D’un claquement de doigts je te transforme en araignée, je peux enfin t’é

Mais quelle plaie alors Dans ce quartier qui est mon quartier Au tout début de la nuit Un air doux qui s'amène Transporte l'odeur des arbres que je connais Cet air s'étale depuis des Yvelines obstruées Bien pleines déjà de mes vingts années passées Vingt fois j'y ai eu vingt ans Dans ces nuits calmes Je me souviens Je n'avais plus tout à fait dix ans ni seize ni dix-huit Au premier jour de Printemps toutes les saison se produisaient ensemble Sans distinction les rues se chargeaient Et gonflent encore sous les éclaboussures d'une seconde Tout ça Et je le sais maintenant Pour me faire

Visage rouge sur un miroir rouge Les céramiques reflètent Les céramiques peinent à contenir Cet air qui brûle autant que ce moi qui brûle Énorme masse du soleil Nappe tout - Le miroir rouge Le visage rouge La céramique Miroir rouge dans un visage rouge Boule de ciel comprime Visage comprimé contre céramique Sang céramique de couleur rouge De la couleur des yeux Ces yeux solides et lourds De la masse du soleil

C’est la fin des haricots rouges       du pain tout blanc       de la trajectoire calculée de la chute de ton slip Par terre – Seul et tout nu sans la chair de tes fesses C’est la fin de ma bouche amphibie Petit animal qui fait des bulles dans ta tasse de thé J’ai débranché mes branchies J’avale l’eau – J’avale sans respirer Toute l’eau – J’avale sans chanter Des litres et des litres – J’avale sans broncher Tout ça pour oublier de t’avouer : Je m’en vais tout à l’heure Pour mon Périgord natal A l’he

L'oisiveté - Je parle de l'oisiveté Qui se suffit de n'être pas complète       ne se reproduit qu'avec elle-même Bâtarde parmi les consanguines Oisiveté je t'envisage - Nue sous les regards Soumise à l'éternité - Elle te vainc sans gloire Coupable de ton innocence - Innocence sans reflet                                                       sans recul Sans savoir tu t’accommodes de tout Mais dégoûtant vice tu m'habites Il faudrait le jeter aux ordures ce fantasme :     L'homme à la gueule hermétique     Se laisse tomber d'amour     Dans les bras conquis d'avanc

Vents cléments tatouez les marins du jour Sur CHAQUE doigt       CHAQUE articulation de vie       CHAQUE phalange de peur Mains glorieuses étouffez - oui étouffez VRAIMENT La mort dans son royaume d'encre noire Portez tranquilles vos poèmes d'apparat - MARINS Ce soir vous embarquez et volerez haut au dessus de la nuit

L'espace public c'est toi Je te donne tout entier Tes mains et ton manteau de papier Tes yeux ta science TOUT Je te donne et tu me rends                                      un peu plus                                                      palpable Envisageable je t'envisage Appréciable j'apprécie le contour et la cime                                                           de ton verbe

La pluie il y a des jours On pourrait vraiment passer au travers Si bien confortable           confiné dans sa peau                     aux confins de sa propre existance

Mon désir se planque Tapi dans la poésie Et les mots me manquent. —   © Fabienne PASSAMENT. 2018

s'arracher la peau, hési- tant à chaque mot et mal tant malmené, si normal ça cachait la poésie © Fabienne Passament.2018

Je veux connaitre ta langue et ses usages Pour apprendre des maux dont j'ignorais le sens.

        La nuit tous les trains sont bleus:        Je pars faire provision de goudron. Voici la petite fille la plus polie du monde    Alice au pays du bitume; Voici l'emplâtreur de mornes eaux    Et ses camaïeux de pavé.        - PAUSE VERDURE -                Fer fin comme la pierre            Diplodocus au milieu des fougères Clocharde bleu néon    Composition: trois gouttes d'élégance                    Pour une goutte de béton Tatack vrôlo vrôlo     (Bruits de métro) C'est la Prose du Transilien    Et de la demoiselle de Montargis        "NUIT DEBOUT     /    PARTOUT"

Gare au colza : Il déteint au lavage. Il a déteint sur le ciel Étendu à sécher Comme un vieux jean délavé ; Il a déteint sur la lumière Suspendue ambre et pêche Sur la ligne des arbres ; Et la lune couleur d'hostie Fait office de pince à linge.

Une ambiance utérine, d'antiques saveurs d'orients, des cigarettes roulées, une cloche d'amitiés inconnues : L'arbre à Palabres se penche vers toi​ On y entrait en évitant les poutres Frappé en premier des sensations Que sont le thé et l'humanité Éludant les tables et les poètes C'est ainsi que nous nous y lovions Touchés par la maternelle et la diversité Du son et des voix Creux comblés pour toujours C'est jamais que je n'oublierai Les yeux parles de ton arbre Que le vent se lève Que les graines dansent Que l'écho de ta mémoire Soi ceux que tu as fais boi